Rêveries Sentimentales


 

J amais le poète ne cesse,
Mais toujours il s’arrête.
Emmené dans ses pensées,
Immobile dans un tourbillon,
Mais quel esprit brouillon
L’habite jour et nuit ?
Quelle bousculade !
Quelle escapade !
Son port d’attache, c’est l’océan,
Jamais il ne jette l’ancre
De ses dieux géants,
Jamais il ne jette l’encre
Ailleurs que sur le papier.
Il se souvient de l’encrier
De l’écolier rêveur,
Se moquant bien de l’heure,
Toujours dans la lune,
Pour une petite fille brune.
Comme il l’aime bien
Il lui fait une bise,
mais ce tout petit rien
la rend rouge puis grise
la colère l’emporte
« maîtresse !
quelle bassesse !
du rang, il faut qu’il sorte !
qu’on le mette à la porte ! »
L’institutrice ahurie
calme aussitôt la furie.
Mais à tout cœur,
Tant il était gros,
Sur des carreaux,
L'éconduit a laissé des larmes,
Ses seules armes.
Cherchant réconfort
son regard vagabonde,
il trouve le sourire
d'une petite tête blonde.
Libéré de son faix,
dans son château des fées,
Toujours, il est sous le charme.

 

Loin des liens préfabriqués
Notre amitié sera ok,
loin des rites religieux,
des faux semblants, des vœux pieux,
allons confiants et solidaires
soyons l’espoir de notre terre.

Avec un peu d’humilité
Avec beaucoup de vérité,
Nous tracerons des chemins
Pour les fous, les moins que rien,
Qui voudront aller plus loin,
Là où les gens sont des humains.
Que ma vie soit une fête
Où alors qu’elle ne soit pas.
Des jours, ça me prend la tête
Et alors je pleure tout bas.
Que ma vie soit avec toi
Des instants remplis de joie.

aux vrai(e)s ami(e)s

 

Les murs du silence.
 
Te souviendras-tu un jour
De la fin de ton voyage de rêve.
Civa fut-elle Kâli un soir
Où Vishnu endormi t’a laissée sans espoir ?
Quel est cet effrayant secret
Qui pour toujours a volé ta raison ?
Ton angoisse connaît peu de trêves
Du fait de ton fardeau si lourd...
Comment trouver chaussure à son pied
Quand on ne sait plus sa pointure ?
Elle esquive ses pieds de Cendrillon,
Les miens ne sont que solitude,
Elle travaille de ses doigts de fée,
Elle tisse ma prison d’incertitude
Où je reste heureux prisonnier.
Françoise tu m’as tourné la tête
Avec ta drôle de souffrance,
J’ai les idées qui dansent.
Ce soir je veux réchauffer ton cœur,
Pour que plus jamais tu n’aies froid de l’intérieur.
Comment mais comment
Déchirer l’espace qui sépare les morts des vivants ?
Ils ont mis son cadavre sur la tour du silence.
Mazda n’a-t-il rien d’autre à faire que nourrir les vautours ?
Tu sais que demain pourrait être ton tour.
Il faut partir, mais partir sans détour
Car tu es sans secours.
Ainsi, tu t’en vas,
Prends les jambes à ton cou, Kūrmāsana
Est fermée, renfermée !
Ils ont volé ton innocence,
Ils ont construit des murs autour de toi :
Ce sont les murs du silence
Et où que tu iras
Plus jamais rien tu ne diras.
Car qui peut les briser
Qui peut les démolir
Sans te casser la tête
Puisque c’est là qu’elles se dressent
Ces pierres qui nous blessent.


Pourquoi le temps et l’argent font-ils si bon ménage ?
Moi qui n’aime ni le temps ni l’argent,
je suis la triste victime de l’un et de l’autre.
Ronde sinistre arrête-toi donc un instant !
Non je ne veux plus que tu comptes mon âge !
Pris à ton piège, je serais ton otage
monnaie de partout et de nulle part...
Avec tous ceux que tu détruis,
Les êtres des forêts ou ceux des océans
je veux faire bande à part,
homme sauvage, reprendre mon élan,
vivre à l’abri du chêne,
y attendre la nuit,
enfin libéré de ces chaînes
inhumaines d’or et d’horloges.
Fleurs je ferai votre éloge,
Grâce à vous je suis devenu sage !

 

Souverainement, le créateur
Va donner le meilleur
de lui-même pour tout le monde.

L’artiste et sa fée blonde,
chaleureusement,
Leurs émotions se prêtent à raconter
Fort heureusement,
Nous avons pu ainsi nous retrouver.
Mais pourquoi faut-il toujours
que les amis s’en aillent,
subissant nuit et jour
je ne sais quel travail,
s’écoulant par je ne sais quelle pente,
dans un murmure poursuivant leur course,
Comme l’eau de la source
qui m’avait rafraîchi de l’amour qu’elle enfante.
C’est un bouquet de fleurs
coupées de là où elles sont nées,
des artifices de pensées
et des pensées toutes roses
aux corolles galantes
qui me hantent
fantômes trop sages
pâles et doux visages
de nos passions frustrées
d’amitiés mesurées.
Pêle-mêle s’entassent
au pied du vase des pétales,
des plats épicés,
des odeurs poivrées,
des émotions fragiles,
de petites joies graciles,
trop tôt, par le vent, emportées.
La passion, qui nous réunira plus tard,
nous permettra de vivre une aventure fiévreuse
peut-être moins sensée
si sûrement plus moqueuse
du temps qui passe
et jamais ne s’arrête.



horloge molle
"Horloge molle au moment de la première explosion" Salvador Dali 1954




Aujourd’hui, c’est déjà hier

Et tout voir
et tout faire
et tout entendre.

Déjà au revoir
le temps est tombé par terre,
impossible à comprendre.

S’est enfui l’hiver,
le printemps est vert,
il reste un espoir.

Déjà hier, bon voyage,
Tourner la page,
compte à rebours,
déjà demain ton retour.
ta présence est d’or,
ton absence d’argent.

Reste des nôtres,
Tu as tant
passé de temps
à travailler pour les autres
que tu travailles encore
là où l’autre dort.

Passent les jours
couche le soleil
lève le soleil
l’été s’envole
et donne frivole
l’espoir de ton retour.

Matin, route des brumes
de l’automne
tombe la pomme,
file le train de la Vie...
Hier t’a ravie,
soir des cheminées qui fument.
Dédicacé à Odette Hœbeke-Marteau, feu ma tante









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